vendredi 10 juillet 2009

[Review] Super Street Fighter II Turbo HD Remix

N.B: article écrit le 13/12/2008

Je vais verser deux secondes dans la nostalgie, j'y suis obligé au vu de ce que je vais commettre quelques lignes plus bas. Pas pour justifier, pas pour nuancer, juste pour me rappeler.

Street Fighter 2 c'est ce qu'on appelle une putain de saga, un putain de jeu. Comme beaucoup de puceaux de l'époque, l'achat de ma Super Nintendo a été conditionnée par ce titre, à l'époque ou on raquait comme des cons pour l'import. Combien de nuits passées à essayer d'obtenir le perfect face à ce bouffon de Bison au niveau de difficulté 7? Combien de nuits à finir le jeu sans continue ou à se demander ce que disait Saga pendant qu'il balançait des arcs d'énergie?

On était insouciants mais aussi des dieux du pad. Mon meilleur pote se foutait même du talc sur les mains pour agripper encore mieux son pad. Bordel mais quel con celui-là. Moi j'étais un warrior et je n'avais pas peur des ampoules aux doigts.

A cette époque Capcom était adulé et on était encore loin d'imaginer le nombre de recyclages que l'éditeur allait créer. A un tel point que Greenpeace songe sérieusement à lui décerner une prime spéciale pour l'ensemble de son oeuvre.

Alors qu'aujourd'hui la mode est au portage de Monster Hunter PSP ou Resident Evil 4 sur Wii, le géant Japonais a décidé d'offrir deux cadeaux à ses fans: Street Fighter 4 ainsi qu'une refonte Haute Definition du jeu qui a jeté les bases de la baston 2D.

Super Street Fighter II Turbo HD Remix.

Déjà juste pour le nom, je suis obligé d'aller sur le site de l'éditeur à chaque fois que je le tape pour être bien sûr de ne pas mélanger les mots. Même en créant la fiche de jeu j'ai eu du mal à trouver les bons tags. Rien d'illogique toutefois: Capcom aime les noms tordus, comme pour mieux brouiller les pistes.

Dès que le jeu fut dispo sur le XLA, je me suis jeté dessus comme un mort de faim, sans même passer par la version démo comme je fais pourtant à chaque fois. A croire que j'étais conditionné juste à l'évocation du nom de cette saga mythique, un peu comme pour Metal Slug, dont je parlerai dans un prochain papier.

Douze euros et quelques secondes plus tard le jeu s'offrait à moi et dès les premières parties ce fut le drame...

Un petit tour par le solo histoire de voir si le jeu tient toujours la route. Un rapide choix entre la version classique ou remix et hop j'enchaine les premiers combats. C'est beau putain c'est chié quoi. La HD tue bien la gueule, enfin pour de la 2D quoi mais c'est vraiment plaisant à voir. Les musiques sont remixées de façon pourrave mais on s'en fout car dans notre tête ce sont les musiques d'antan qui passent.

On a beau ne rien avoir perdu de son skill, on se rend vite compte que c'est injouable. Merci le pad X360. Ce pad est une tuerie pour tous les jeux sauf... la baston. Chaque hadoken est un véritable supplice à sortir, et je ne parle même pas des finish moves. Sans compter qu'entre temps Capcom a pris un malin plaisir à rehausser la difficulté de l'ordinateur, comme pour mieux masquer le vide du titre hors habillement.

Car là est le problème: derrière sa skin tue-gueule ce n'est jamais que Street Fighter, en moins bien. On croit alors que ça va aller mieux sur le Live et là aussi c'est le drame. Dès la sélection des parties (classées forcément, l'obtention d'achievements passe par là), on se rend compte que le système est bancal. On n'arrête pas de subir des déconnexions avant même d'arriver à rejoindre un salon.

Une fois qu'on a enfin réussi à lancer une partie, on se rend compte que Street Fighter (et la baston en général?) n'est définitivement pas fait pour le jeu en ligne. Alors qu'en solo on se bute à un ordinateur trop impitoyable (bien aidé par une maniabilité rigide), le jeu en ligne est pourri par... les joueurs. On tombe sur des gros débiles qui prennent un perso et font la même chose sans arrêt jusqu'à l'écœurement. Le syndrome Tekken ou Soulcalibur avec votre copain obèse qui prenait Eddy et bourrinait sur les jeux de jambes en flinguant tout le côté spectacle des combats.

Se battre contre un Honda qui fait sans arrêt les mille mains ou Blanka qui électrifie toutes les trois secondes mais c'est super. Comme quoi le fait de disposer d'un jeu en ligne payant n'empêche pas de faire le tri parmi les joueurs possédant des mains et ceux possédant des pieds.

On se dit alors qu'on va aussi zapper ce mode de jeu et là... bah y'a plus rien. C'est Street Fighter solo featuring DPad en bois, Street Fighter contre un pote ou alors Street Fighter vs. la terre et les déconnexions.

On me dira que douze euros c'est pas cher, mais de la merde à douze euros ça fait toujours de la merde.

O.K. on me dira que je suis excessif, je peux même déjà prédire quelques réactions, mais non: Street Fighter n'est pas une série intouchable, tout comme Mario Kart, Zelda ou n'importe quel autre Megaman à la con.

Avec toutes les (bonnes et moins bonnes) évolutions qu'a connue la saga au cours de ces années, se remettre sur le "premier" épisode ne le fait vraiment plus, même avec le plus crasse des nostalgies. Le jeu manque de tout quand on a connu les différents systèmes de jeux des éditions Alpha et trois, pour ne citer qu'elles.

Quand on connaît la richesse du XLA, on se dit qu'il y a bien mieux à s'offrir avec douze euros, sans aucun doute.


Le verdict Ashrama: 3/10

Street Fighter c'était pas mieux avant, et c'est pas mieux non plus en HD.

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