vendredi 13 avril 2012

Compte-rendu: Windows Phone Apps Club #1

Mardi dernier, nous étions conviés par Microsoft à la première édition du Windows Phone Apps Club, sorte de réunion informelle entre développeurs d'applications WP7 et bloggueurs, journalistes.

L'objectif avoué de cette petite sauterie était de faire le point sur la situation du Marketplace et d'échanger sur les techniques de développement, les contraintes, les avantages et de comparer avec d'autres plateformes.

C'est donc dans un grand hôtel Parisien, à deux pas des Champs Elysées, que nous nous sommes rendus afin de prendre le pouls de ce qui constitue aujourd'hui le nerf de la guerre d'un OS Mobile: son marché d'applications.



Les premiers intervenants ont été Laurent Schlosser, Directeur de la division mobilité de Microsoft France et Jean Ferré, Directeur. A grand renforts de caresses sur les cuisses (c'est dire si l'ambiance était détendue), ils nous ont affiché une confiance assez inébranlable dans la montée en puissance de Windows Phone 7. Ils nous rappellent qu'une moyenne de 300 nouvelles apps sont disponibles chaque jour sur le Marketplace et que le rythme de progression du catalogue est en constant boost. Ainsi, si il a fallu 8 mois pour franchir la barre des 20.000 applications, il n'en a fallu que 4 de plus pour doubler ce chiffre, et quelques semaines supplémentaires pour arriver à ce jour au chiffre de 80.000. 

La France est en outre le premier pays Européen du développement WP7 puisque nous avons produit 3700 apps avec 3000 développeurs, ce qui donne le meilleur ratio d'application par développeur.

Toujours dans cette attitude décontractée, ils nous ont expliqué ne rien lâcher, continuer à travailler avec les opérateurs et avec son principal partenaire, Nokia, dans la mise en avant de cet OS. On me confiera même de manière informelle un peu plus tard qu'il n'est pas question de laisser tomber ce marché, aujourd'hui ou demain, et que c'est point par point (de part de marché) qu'ils comptent bien s'inviter dans le duo iOS/Android.

Puisqu'on était quand même venus pour voir des développeurs, voici les forces en présence:

Intervenants: 

Vincent Guinier, Président de Mobile Tech People
Raphaël Marion, Ingénieur d’étude et lead développeur de l’application Vélib

Les développeurs ont évoqué leur reprise en main de cette application officielle, parasitée par une autre qui a repris sans vergogne le titre d'app sponsorisée par la Mairie de Paris. Ils avaient déjà officié sous Symbian (l'OS en perdition de Nokia) et ont dû réapprendre à développer sur WP7. Cette application s'appuie naturellement sur Bing Maps et nos deux amis ont expliqué avoir particulièrement apprécié le concours de Microsoft, qui assure un suivi durant tout le processus et propose son aide. Ce genre de commentaire sera d'ailleurs une constante dans la soirée.

  • iCoyote
Intervenants:

Jérôme N’Guyen, Responsable applications mobiles
Franck Louis-Victor, Directeur associé Net Sense

On ne présente plus cette application, d'ailleurs Jérôme et Franck ne la présentent plus non plus, ils nous rappellent que ce sont les mêmes équipes qui travaillent sur 6 platesformes différentes et que ce sont pas moins de 56 versions qui ont été réalisées en 3 ans. Point intéréssant, ils indiquent que ce "portage" WP7 a été le plus rapides de tous malgré la non compatibilité des librairies existantes. Ils ont vanté le SDK de Microsoft et l'émulateur très au point qui permet de tester dans de bonnes conditions son app en cours de développement.

Ils ont évoqué les contraintes hardware habituelles pour leur application, comme le fix GPS par exemple. Sachez-le: l'application iCoyote interroge le GPS toutes les secondes, chose qui est matériellement impossible sur un Blackberry, qui ne peut effectuer de seconde requête en-dessous de 4 secondes. Il a donc salué l'imposition par Microsoft d'un certain cahier des charges au niveau des devices. Il a vanté la réactivité de Bing et le fix rapide sur les appareils WP7.

Il a pris soin de nous faire savoir que la version actuelle n'était qu'une extrapolation de la version historique adaptée à la surcouche Metro. Néanmoins, les prochaines versions devraient être un peu plus pensées en profondeur pour être pleinement en phase avec les spécificités de WP7. Mais en l'état actuel, ça tourne, et plutôt bien.

Ils ont ensuite abordé le processus de validation des apps, en ne manquant pas de tirer allègrement sur Apple, qui grosso modo se contente de te balancer un refus laconique sans autre forme d'explication, mais ça on le savait déjà. Ils ont été à la fois très énervés du retour de test de la part de Microsoft, car il est très pointilleux, mais ils estiment en même temps que cela les tire vers le haut, car ils reçoivent en retour un report pdf très complet, avec captures d'écran, tableaux Excel et façons de reproduire les bugs afin de pouvoir retravailler dessus.

Intervenant:

Gilles Bellefontaine, PDG de Chugulu Games

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Gilles sait vendre son App, surtout en passant après un iCoyote vantant sa "validation" par Claude Guéant. Ici c'est tout l'inverse de la sécurité routière: l'appli est expressément faite pour déconner entre amis à travers un blind test grandeur nature. Qui dit blind test dit boisson et je m'en excuse auparavant auprès de Gilles, mais c'est à ce moment précis que j'ai décroché et que j'ai été me resservir au bar. Pour ma gouverne, la présentation se suffisait à elle-même. D'ailleurs le PDG de Chugulu Games devait en avoir conscience car lui aussi a été très porté sur la déconne.

Intervenant:

Sébastien Bottalico, Président & Fondateur de Ahead Solutions

AppDeals est une app qui met en avant d'autres apps. Voilà. 
Plus sérieusement, elle utilise le push et les live tiles afin de vous prévenir de promotions, gratuité sur d'autres applications. Elle est sortie en janvier 2001 et revendique 20.000 downloads les premiers mois avec 5000 lancements par jour. Ce sont 70 développeurs qui publient leurs applications via AppDeals. L'application est gratuite et sans publicité, ce qui renvoie le businessmodel à un deal entre l'annonceur (celui qui met en valeur son app sur Appdeal) et Ahead Solutions. Tout se fait directement au sein d'AppDeals, comme la publication d'annonces de mises à jour par exemple.

Intervenants:

Valentin Billotte, President de Graphic Stream

J'ai particulièrement tendu l'oreille. D'une part parce que Valentin picolait à côté de moi, ce qui est une bonne raison accoustiquement parlant, ensuite parce qu'on touche au jeu mobile.

Le Président de Graphic Stream a mis en avant le paradoxe qu'est le "faible" nombre d'applications sur WP7 et particulièrement le nombre de jeux. Pour lui, si un jeu est bon et beau, il sera plus facilement mis en avant là où de très bons jeux sont noyés dans la masse sur d'autres plateformes mobiles. Un point pour Valentin.

Il explique avoir voulu reproduire un moteur dans le goût de celui de Warcraft 3, ce qui lui a pris à peu près 1 mois et demi (ce qui est assez impressionnant vu le rendu final). Il a vanté le XNA qui permet une portabilité facilitée entre les plateformes (on parle ici de WP7 et Xbox 360). Il a lui été aussi agréablement surpris par les retours de tests très pointus de la part de Microsoft. Il apprécie l'expérience utilisateur qui se retrouve unifiée grâce au mapping des 3 boutons imposés sur les devices Microsoft et le même process d'interface. Ca y est, je me mets à parler comme un développeur.

Intervenant:

Sébastien Borget, Co-fondateur et COO de Pixowl

Le grand moment "WTFesque" de la soirée. Sébastien surgit avec son doudou Doodle pour nous donner une leçon de marketing viral, ou comment parler du produit dérivé avant de présenter l'app. Pari gagné: les journalistes présents sont conquis par la simplicité et l'humour du COO de Pixowl.



Mais puisqu'il paraît qu'on est là pour parler également Applications, Sébastien nous donne des chiffres de 300 à 500.000 joueurs actifs par mois. Il nous expliquera également que les "contraintes" de Metro sont moins prononcées dans le développement de jeu puisque grosso modo on se retrouve avec une page d'accueil puis directement un écran de jeu.

J'attendrai que son intervention soit finie pour le choper à part et lui emprunter son Lumia 800 afin de tâter la bête. Première chose: ça ressemble au Snake de Nokia et il assume pleinement la référence. Deuxième chose: je me sens con quand j'essaie de toucher le serpent avec mon doigt pour le diriger et qu'il me fait gentiment remarquer que le jeu utilise l'accéléromètre. Troisième chose: quand ma partie est terminée et que je vois que mon score est à des années-lumière de son high score, j'hésite à péter ma flûte de champagne pour m'ouvrir les veines.

Lui aussi, dans notre tête à tête, me vante les facilités de programmation sur WP7 et le suivi par Microsoft tout au long du processus de création. Je regarde par-dessus son épaule, aucune trace de Laurent Schlosser ou Jean Ferré, il n'est donc pas payé pour dire ça. En discutant avec tous les développeurs, je perçois d'ailleurs très clairement l'enthousiasme général pour cette plateforme et comprends pour le coup très mal cette faible réciprocité avec le grand public.

Ou au contraire je la comprends très bien: difficile de se faire une place dans un marché cannibalisé par le rouleau compresseur marketing Apple et la pléthore de devices Android. Microsoft souffre d'un déficit d'image, cantonné à son image entreprise et un peu rigide. Ce qui est assez paradoxal car je trouve que WP7 est de loin le système le plus simple (voire même des fois trop simple comprenez pas assez paramétrable) du marché.

L'envie est pourtant là et bien là du côté de Microsoft. Il y a même quelqu'un qui est venu me voir et qui m'a demandé ce qu'il me manquerait pour switcher sur WP7 (il faut dire que j'étais le seul avec un téléphone Android, ajoutez à cela les baskets blanches et je ne suis pas loin du sans faute). Oui, quelqu'un est payé pour ça. C'est assez génial en fait. Je lui ai parlé des podcasts, de la Micro SD et de tout ce genre de choses et il en a pris note de façon tellement religieuse que je ne serais pas étonné de voir une super appli de podcasting arriver dans les prochains mois.



Pour résumer cette première édition du Windows Phone Apps Club, je dirais qu'un enthousiasme communicatif se dégage et que Microsoft ne fait pas semblant ou ne cherche pas à occuper un créneau: ils croient dans leur plateforme mais également au-delà avec le prolongement de l'expérience sur Xbox 360 ou Windows 8. Ce tout cohérent est rassurant et donne de la visibilité sur l'avenir, qu'on aime ou qu'on aime pas.

S'il y a une autre chose qu'il faut retenir, c'est qu'un D.J. c'est bien pour animer une telle rencontre, mais que pour la prise de vidéos c'est pas terrible car du coup je m'en suis revenu avec rien d'exploitable hormis ces photos. Allez promis ce n'est que partie remise pour la prochaine édition.


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