samedi 11 juillet 2009

[Review] Fallout 3 (X360)

N.B: article écrit le 17/01/2009

Les studios Bethesda jouissent d'une sulfureuse réputation parmi les gamers. Certains adulent ce développeur quand d'autres l'estampillent d'une étiquette de studio bouffé par ses ambitions, et dont les jeux souffrent à l'arrivée d'un nombre incalculable de bugs.

Lors de la sortie de Elder Scrolls 3: Oblivion, j'avais choisi la virginité totale et c'est donc sans le moindre à priori que j'ai entamé l'aventure. Grand mal m'en a pris puisqu'au final je suis ressorti traumatisé par un jeu chiant, répétitif, buggé, et aux personnages sans âme.

Difficile dès lors de se plonger dans une nouvelle aventure dont le logo Bethesda serait apposé sur la jacquette de jeu. J'ai pourtant choisi de me faire une nouvelle fois violence et de remettre mon pucelage en jeu en me laissant tenter par Fallout 3, bourré de promesses. Autant le dire de suite: je ne connaissais pas la série, tout au plus de nom. C'est typiquement le genre de saga P.C. qui me laisse indifférent.

Pourtant, le bouche à oreille était bon. "Tu vas voir, Fallout 3 c'est un truc pour les vrais, y'a un univers terrible". L'univers terrible est bien là, autant être clair directement. Il est vrai que dès les premières minutes de l'aventure, dans l'abri 101, on sent qu'un réel soin a été apporté aux décors et au design en général. Cette impression sera renforcée lors de notre sortie de l'abri et lors de notre marche forcée parmi les villes en ruines.

L'atmosphère est assez exceptionnelle, tant au niveau visuel que sonore, même s'il faudra passer par une impression de répétitivité au niveau des décors, ambiance post-apocalyptique oblige. Il y aurait presque quelque chose de Bioshock dans cet univers qui s'est fait bouffer par lui-même.


Le jeu nous plonge dans la ville de Pierrefitte-sur-Seine un premier janvier


Le système de jeu est assez batard, comme toujours avec Bethesda. Le cul entre deux chaises, Fallout 3 n'est pas vraiment un RPG, pas vraiment un FPS et pas vraiment un jeu d'aventure. Comme Oblivion, c'est une espèce de mélange de plusieurs genres, dont le mix a un peu de mal à prendre certaines fois. Si les combats se déroulent à la façon d'un FPS, la précision est loin d'être de la partie. Le curseur de visée est imprécis, et ce n'est pas le zoom accessible avec la gâchette gauche qui y changera quoi que ce soit. La plupart du temps, on se contente donc de tirer ou frapper dans le vide, et à s'exciter sur le stick analogique pour trouver l'abeille ou le robot de combat qui nous attaque. Frustrant.

La vue à la troisième personne n'arrange rien et n'est là que pour aider lors des déplacements le cas échéant, et encore: on préfèrera vite revenir à la première personne tant la modélisation et l'animation de notre héros est horrible. Dans le genre balais dans le cul, Fallout 3 se pose là.
Dommage, car le jeu nous offre des possibilités complètes en matière de création d'avatar (celle-ci est d'ailleurs très originale).

De même, la gestion de l'inventaire est über pénible, rappelant les pires heures de Bioshock et sa simulation de femme de ménage Portugaise. On vole donc tout ce qu'on trouve, on dépouille encore et encore jusqu'à amasser une tonne de merdes inutiles. Si Pip Boy est plutôt une bonne idée, son exploitation est à revoir, même pour ce qui est de l'ergonomie.


A vous de trouver l'endroit le plus judicieux où frapper


Le côté RPG se retrouve matérialisé par une progression de niveaux, auxquels sont associées des capacités comme le crochetages, les armes lourdes ou encore la médecine. De même, chaque boisson ingurgitée ou chaque plat avalé a une incidence sur vos stats. On bouffera donc à peu près tout et n'importe quoi, surtout n'importe quoi à vrai dire.

Comme les développeurs se sont rendus compte que la partie FPS faisait pitié, ils ont inclus un système permettant de geler l'action par pression du RB, et de choisir ensuite quelle partie du corps privilégier, selon un pourcentage de réussite. A vous les headshots et démembrements, mis en scène par un bullet-time du plus bel effet. C'est d'ailleurs sans doute là l'une des seules originalités de Fallout 3.

Car le problème de ce jeu est un peu le même que celui d'Oblivion il faut bien l'avouer. J'ai espéré, je me suis dit qu'un studio ne pouvait pas faire deux fois les mêmes erreurs, que deux jeux signés du même nom pouvaient être radicalement différents mais pourtant non. NON!

Tout dans Fallout 3 respire le syndrome "Oblivion avec une skin Mad Max". Si les décors sont hallucinants pour la plupart, on se retrouve vite à errer sans réel but. La trame principale n'est pas très intéressante et tout est fait pour vous aiguiller sur des quêtes secondaires. On me répondra que c'est là une liberté immense, mais tout comme pour Oblivion je répondrai: trop de liberté tue la liberté. Ce n'est pas en errant dans les rues désertes et en rencontrant de temps en temps une créature au design pourri que l'on s'amuse, bien au contraire.

Comme dans Oblivion, les NPC ont un charisme de moule et sont effarants de vide intersidéral. Il est vraiment temps que Bethesda arrive à faire autre chose que de juste créer des univers. Parce qu'un univers c'est bien, mais un univers cohérent c'est mieux. Combien de fois ne me suis-je pas pissé dessus en rencontrant des "choses" dans le jeu? Rien que les cafards mutants du début sont cultes.

A l'arrivée il n'y a pas grand chose à tirer de Fallout 3, et la ligne de démarcation sera à peu près la même que pour Oblivion: ceux qui adorent et ceux qui détestent. J'ai détesté.


Le verdict Ashrama: 4/10

Fallout 3 est une belle coquille, mais une coquille vide. Le monde est beau, immense et terriblement réaliste, mais on s'y fait chier! Les rares choses et personnes rencontrées n'ont aucune classe et l'aventure retombe avant même d'avoir commencé à décoller. Si encore il excellait dans une catégorie, mais même pas: mauvais FPS, mauvais RPG et surtout mauvais jeu d'aventure, le dernier-né des studios Bethesda confirme que le développeur a encore du chemin à faire avant de rattraper les ténors du genre.


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