samedi 11 juillet 2009

[Review] Ninja Gaiden 2 (X360)

N.B: article écrit le 10/06/08

Ninja Gaiden est l'un des meilleurs beat'em all du monde. Commencer la critique de Ninja Gaiden 2 sur Xbox 360 de cette manière n'est pas une grosse prise de risque mais il est bon de replacer les choses dans le contexte même si pour cela il faut user et abuser de qualificatifs dithyrambiques.

Avec Devil May Cry, c'est le jeu qui a redonné ses lettres de noblesses à un genre tombé en désuétude après l'ère seize bits. Une violence intense, même si God of War est passé entretemps, un gameplay aux petits oignons et une technique léchée auront fini de forger la légende de Ryu Hayabusa, le pourfendeur de démons.

L'annonce de la suite a laissé dur mon être tout entier (enfin de façon plus ou moins localisée), surtout connaissant le malade mental qui était aux commandes, Maître Itagaki. C'est l'un des seuls à marier aussi bien poitrine et hémoglobine, cocktail alléchant à l'heure où l'on nous sert des casquettes rouges et des du marine en armure toutes les deux semaines.

Autant le dire directement sans passer par la sodomie de mouches: les premiers screens m'ont laissé de marbre. La faute à Sigma, réitération HD et améliorée du déjà sublissime opus original, longtemps exclusif à la première Xbox du nom. Qu'à cela ne tienne, il restait de nombreux mois à la Team Ninja pour nous concocter un jeu forcément déjà culte.



Pour cause de budget serré nous n'avons pas pu acquérir les droits des images de Ninja Gaiden 2. Pour avoir une idée du rendu du jeu, remplacez ce charismatique boss par un loup garou aux poils plaqués de gel et faites freezer votre navigateur



Parce qu'il ne faut pas se la raconter y'a que le gameplay qui compte gna gna gna (copyright Nintendo): on sait tous que si Ninja Gaiden est ce qu'il est, c'est évidemment pour son système de jeu d'une grande jouissance, mais également en grande partie grâce à sa plastique en avance sur son temps.

C'est d'ailleurs peut-être là le problème de cette suite. Ninja Gaiden 2 a autant de chances de vous impressionner qu'Itagaki a de chances de ne pas trouver de bouton sur son visage. Comme je le disais plus haut, la Team Ninja a créé son Ninja Gaiden Next Gen il y a cinq ans, sur Xbox. C'est d'autant plus vrai qu'il a suffit d'un lifting graphique et d'un filtre HD pour en faire l'un des plus beaux jeux de lancement de la PS3.

Alors quand on arrive en deux mille huit en proposant un jeu du même plan que Sigma, voire même moins fouillé par moments (sissi arrêtez de folder et insérez votre galette vous verrez), ça ne fait pas très propre sur soi.

On aurait pu se contenter d'un jeu "tout juste" au niveau de Sigma, après tout peut-on vraiment faire mieux aujourd'hui? Le problème c'est que techniquement il lui est inférieur. Là où Sigma est d'une fluidité à toute épreuve, même lorsque l'écran est rempli d'ennemis ou que les boss font quarante étages de haut, sa suite rame comme un jeu de seconde zone.

Rarement dans ma vie de gamer (qui tend à s'éteindre si jamais les développeurs ne se décident pas à faire quelque chose de potable sur next gen) j'ai vu un jeu autant ramer. Des immenses vagues d'ennemis auraient pu excuser (et encore) ces traces de jeu fini à la hâte, mais même pas: il arrive que le jeu charge ou subisse des chutes de frame rate alors qu'il n'y a pas un seul péquenaud à l'écran. Des fois il charge même tellement que l'on a l'impression que sa console va freezer, il faut dire que sur 360 on est forcément préparé au pire.



Coupez-lui les cheveux au carré, taillez-lui les seins à la tronçonneuse, retirez la HD et vous avez l'héroïne de Ninja Gaiden 2



Ce n'est pas dramatique en soi, mais ça fait tache, surtout sur une production estampillée "Team Ninja", l'équipe capable de tirer le meilleur de chaque console. Même les cut-scenes sont déplorables: persos moins bien dessinés et animés que dans l'original (et cette fois-ci je parle de l'authentique original Xbox, même pas du Sigma): un comble!

Là où on avait un début d'érection lorsque Rachel se retrouvait aux prises avec un streum le corps huilé plein de bave, les seins bougeant dans tous les sens, on doit se contenter d'un modèle bas de gamme aux formes en escalier pour cette suite. C'est un détail, mais les détails font la différence, surtout dans un jeu Tecmo, fournisseur officiel d'émotions chez les teenagers puceaux à moustache.

Bien sûr certains décors restent magnifiques, à l'image de la cité aquatique inspirée de Venise ou encore du château aux loups garous, mais dans l'ensemble on ne se décrochera pas la mâchoire.

Autre gros point noir: le level design. C'est peut-être même le plus gros défaut à mon sens, moi qui adorait le côté aventure de l'original. A partir de Tairon, on pouvait revenir sur ses pas entre chaque mission si on le désirait puisque le monde visité n'était en fait qu'un seul et même niveau cohérent Quelle joie de redécouvrir après quelques heures la grotte parcourue quelques niveaux auparavant et à présent inondée...

Dans Ninja Gaiden 2 que dalle, la peau de mes rouleaux de printemps. Les stages s'enchaînent sans aucun rapport et on passe d'un avion à une jungle, d'un château à un clocher sans aucun rapport, mais alors aucun. On se contente d'enchaîner les missions mais sans plus du tout se préoccuper une seule seconde d'une quelconque aventure ou d'une implication dans un scénario.

C'est sans doute volontaire de la part de Tecmo d'orienter son jeu plus bourrin, mais à ce niveau le simple fait de trancher ne suffit peut-être pas. D'ailleurs la plupart des niveaux sont des copier-coller de ceux du premier opus. Quelques exemples: l'avion Dédale qui remplace le troisième niveau du Ninja Gaiden original, le niveau sous marin où on a remplacé le harpon par une mitraillette, la ville assiégée militairement qui fait immanquablement penser à la mission de Tairon sous siège de l'armée, et ainsi de suite...



Pour un second personnage jouable, c'est encore vers le premier épisode qu'il faudra se tourner



Reste le trépidant gameplay inimitable, et heureusement j'ai envie de dire car c'est bien cela qui sauve le jeu. On enchaîne les combos et on tue de façon toujours plus bestiale, même si on a l'impression de se farcir toujours les mêmes ennemis, qui là encore semblent être ceux du 1er épisode avec une autre skin. Itagaki a pensé à implémenter de nouvelles armes en promettant un meilleur équilibre entre elles, mais au final c'est toujours l'épée du dragon qui s'avère le plus pratique si on veut éviter de voir le Game Over trente deux fois par boss.

La difficulté est une fois de plus d'un goût douteux, comme le character design général, et la plupart du temps on se promène dans les niveaux avant de se faire bien péter la gueule par un boss en mal de charisme. Comme à la Team Ninja ils sont farceurs, des fois c'est le contraire: on se fait allumer un niveau entier avant de descendre le gros laid de fin de level avec deux coups de Ninpo et la bite sur le bouton A.


Le verdict Ashrama: 4/10

Non Ninja Gaiden 2 n'est pas le jeu tant attendu, et si le travail de la Team Ninja impressionnait à l'époque, il paraît bien en retard aujourd'hui, surtout si l'on prend en compte un certain God of War 2 sorti entretemps et d'une finition bien plus cohérente. Ryu est descendu de son pied d'estale alors s'il est clair qu'il remplira bien son rôle de défouloir, il a en revanche perdu son statut de jeu perfectionniste. Quand on sait en plus qu'Itagaki a été écarté de chez Tecmo, on peut se faire du souci quant à l'avenir de la licence. Heureusement qu'il reste les pornos roumains.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ajoute un commentaire éclairé. Ou Pas.