lundi 7 septembre 2009

[Review] Batman Arkham Asylum (PS3)

Difficile de ne pas être traumatisé à vie des adaptations de films-animes-comics en jeu vidéo (ça fonctionne dans l'autre sens aussi à vrai-dire) quand on voit l'étendue de la catastrophe depuis l'histoire du jeu vidéo. Heureusement il existe des coups d'éclat même si on a du mal à s'en souvenir. Batman Arkham Asylum partait avec des armes intéressantes pour ce frayer une place au soleil dans cet enfer de transpositions moisies.

C'est d'ailleurs à ce moment que je devrais saluer l'utilité des démos, car sans elles, j'aurais sans doute passé mon tour sans peut-être même connaître l'existence du titre. Ca tombe bien, le début du jeu est à peu près identique à celui de la démo. L'intro nous plonge immédiatement au coeur de l'histoire, qui met en scène le Joker, capturé par Batman et conduit sur l'île d'Arkham où se dresse un inquiétant asile de haute sécurité.

C'est ici aussi que se dessine le premier gros ressenti très "Bioshockien". On s'enfonce dans les profondeurs d'Arkham avec la sensation que c'est un trajet sans retour, une invitation pour un monde inquiétant, un peu à la manière de l'intro du célèbre jeu de 2K Marin.

Il ne faudra pas très longtemps pour s'apercevoir que tout ceci était un coup monté de Monsieur J., qui profite de cette trop belle occasion pour s'évader et libérer tous les charmants détenus. L'asile d'Arkham est à présent son terrain de jeu et par extension le nôtre. Première bonne nouvelle, le scénario est intéressant et se laisse ingurgiter sans trop de mal. Il est bien aidé par le renfort de méchants charismatiques comme Poison Ivy, Killer Croc ou l'inquiétant épouvantail, presque aussi réussi que celui de Christopher Nolan.

Si durant les premières heures nous évoluerons dans le complexe carcéral en lui-même, on remontera rapidement à la surface pour constater que nous avons bien affaire à une île entière. Dès lors, cette île servira de pseudo hub principal d'où seront accessibles un manoir, des égoûts, des quartiers de haute sécurité ou encore une bat-cave.

L'univers est une franche réussite. La noirceur est au rendez-vous avec un côté très sombre dans les décors mais également pour les protagonistes. Il suffit de voir Batman, animé par l'Unreal Engine pour s'en convaincre. Même si techniquement il ne fait pas partie des productions les plus spectaculaires vues ces derniers temps, il est suffisamment cohérent.

Inspiré, Batman AA l'est fortement. Je vous en parlais quelques lignes plus haut, mais il m'a évoqué Bioshock tout le long durant, que ce soit avec les enregistrements audio glanés ci et là, la petite virgule musicale lors de certains passages, ou encore le design de certains décors, comme lorsque l'île est envahie de plantes, rappelant les jardins botaniques du FPS.

Au niveau du gameplay on pourrait dire que le minimum syndical a été accompli. C'est pourtant déjà un petit exploit en soi puisque généralement c'est à ce niveau (entre autres) que les adaptations pêchent. Le parti a été pris d'en faire une espèce de beat'em all, mais pas seulement. La majorité des ennemis se combat en bourrinant carré, rond ou triangle, à la suite de quoi on obtient de l'expérience qui nous permet d'acheter des améliorations. Classique.

En revanche, le jeu introduit un très plaisant système d'infiltration. Sans être dans le trip d'un Metal Gear Solid, ce dernier est néanmoins efficace et surtout pas prise de tête. A l'aide de la bat-vision, nous pouvons analyser le décor, voir à travers les murs et repérer les gardes armés ou non. A nous après d'utiliser le décor pour effectuer des attaques furtives, plus proches de Tenchu dans ce cas. Pour cela, il suffira la plupart du temps de s'accrocher à une gargouille et de planer sur la victime, ou alors de se faufiler dans un conduit d'aération avant de surgir derrière la proie.

Il existe néanmoins des variantes, comme les gardes au collier, qui ne doivent pas être tués du tout. A vous de trouver le meilleur moyen d'atteindre l'objectif sans vous faire repérer du tout. La plupart du temps c'est très simple, la faute à un level design pas très complexe. C'est d'autant plus dommage que l'arsenal dont on dispose (batrang, grappin, tyrolienne, explosif, hackeur de portes,...) permet de varier les situations. Avec en outre quelques acrobaties à la Tomb Raider (vite fait), l'arsenal est plutôt complet.

Au final c'est réussi puisqu'on ne s'ennuie pas une seule seconde malgré quelques allers-retours et une seconde partie un peu molle (va chercher ceci là-bas pour le ramener là-bas. Ah merde c'est fermé...va chercher le code là-bas après avoir vu monsieur untel là-bas). Les boss fight sont assez bien foutus et variés (tout le passage dans le repaire de Killer Croc est excellent!) et il est difficile de reprocher un quelconque manque de rythme à ce Batman.



Le verdict Ashrama: 8/10

C'était presque inespéré, mais Eidos signe ici un excellent titre, qui fera date et qui constitue surtout la nouvelle référence des aventures inspirées par la chauve-souris. Vraiment prenant de bout en bout, Batman Arkham Asylum possède bien quelques petits défauts comme une certaine redondance ou un manque de profondeur côté gameplay, mais on les pardonne volontiers devant la maîtrise totale du soft.

1 commentaire:

  1. Ca fait combien de temps qu'on a pas eu un bon jeu Batman? Depuis Batman Returns sur SNES, peut-être? Ou alors le plate-former avec Batman et Robin reprennant le cartoon des années 90 sur la même console, peut-être.

    Comme quoi, quand on est pas obligé par la sortie imminente d'un film ou qu'on a pas une équipe marketing aux fesses pour profiter de la sortie récente d'une série TV, on peut vraiment prendre son temps pour faire un très bon jeu à license sans trop s'éloigner de l'esprit du matériel de base.

    RépondreSupprimer

Ajoute un commentaire éclairé. Ou Pas.